Géo-ingénierie, alerte sur une manipulation du climat qui pourrait bien devenir réalité !

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Ah la géo-ingénierie… Beaucoup de fantasmes derrière cet ensemble de technologies destinées à sauver le climat, si malheureusement elles en restaient au stade du fantasme ! Ces technologies connaissent une écoute de plus en plus forte au sein des hautes sphères, de même qu’auprès d’une partie du GIEC, organisme pourtant très prudent à propos de toute tentative de manipulation du climat pour lutter contre le réchauffement climatique ! La star de ces technologies en ce moment ? L’utilisation massive de particules à rétroaction négative sur le climat, entre autre les aérosols soufrés.

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Il suffit pourtant de faire quelques recherches (voir les sources au bas de l’article) pour comprendre que nous n’avons aucun intérêt, même dans le pire des scénarios, à utiliser ne serait-ce qu’une seule de ces technologies ! Et pourtant, nombreuses sont les revues scientifiques et livres qui osent évoquer l’option. Des conférences sont organisées à ce propos où sont conviés investisseurs, militaires, cadres de multinationales et politiciens. Devinez d’ailleurs qui sont les principaux sponsors ou organisateurs des événements ou études sur la géo-ingénierie… Bingo ! Les multinationales de l’énergie et du BTP, les mêmes qui n’ont aucun intérêt à ce que l’on restreigne leurs activités polluantes au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, en usant d’ailleurs d’un fort lobbyisme auprès des institutions et en graissant la patte de nombre de scientifiques climato-sceptiques !

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La critique scientifique de ces technologies suffirait pourtant déjà à elle seule à mettre au placard ces techniques. Premièrement par la méconnaissance bien trop importante de l’ensemble des paramètres climatiques, de leurs interactions et de leur évolution, d’autant plus en interaction avec une technologie dont on ne peut faire l’expérimentation au préalable et ainsi en anticiper les conséquences… car dans le cas de la géo-ingénierie, l’expérimentation est la mise en application in situ !

Ces technologies nécessiteraient de même une forte extraction de ressources minières et fossiles pour utiliser ces technologies de manière massive et donc « efficace », ce qui ne ferait qu’accroître le problème que l’on souhaite soi disant résoudre… (sans parler des conséquences écologiques dû à l’extractivisme déjà bien forcené). De plus, il n’existe aucune possibilité d’anticiper sur les conséquences à plus long terme de l’utilisation d’une de ces technologies (par exemple, avec l’utilisation des aérosols soufrés nous serions obligés de continuer à en épandre durant des dizaines d’années, un seul arrêt signifiant un rattrapage ultra-rapide du réchauffement climatique aux conséquences encore plus dévastatrices, quid aussi des émissions d’une gigantesque éruption volcanique qui s’ajouteraient aux aérosols soufrés? De quoi provoquer une nouvelle ère glaciaire? La couche d’ozone serait d’ailleurs sérieusement dégradée par les aérosols soufrés…)

Focus sur la « moins catastrophique » de ces technologies, qui est d’ailleurs pour l’instant la seule à avoir dépassé le stade d’expérience : le captage de CO2. Les recherches actuelles montrent que rien ne nous garantit que le CO2 restera sagement piégé en profondeur. Elles ont d’ailleurs montré qu’ils pourraient au contraire exercer des forces de pression, se disséminer dans des failles, en provoquer d’autres par de mini-séismes, augmenter le risque présent de séismes, se dissoudre dans les nappes phréatiques ou simplement remonter à l’extérieur par le jeu de paramètres géologiques incontrôlables (il va bien falloir par accepter qu’on ne maîtrise pas tout et à ne pas jouer aux apprentis sorciers en ayant une foi aveugle en la science !). Avec le captage de CO2, nous laissons une à plusieurs bombes potentielles aux générations futures, repoussant comme toujours le problème en bons égoïstes que nous sommes. De plus, pour stocker le CO2 émis de l’équivalent de quatre centrales à charbon « propre »(sic), il faut l’équivalent d’une autre centrale à charbon pour toute l’énergie nécessaire à son stockage ! Shadock, quand tu nous tiens…

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Les technologies et moyens matériels pour leurs mises en oeuvre nécessiteront aussi des capitaux monstrueux, ce qui pose la question de qui pourra financer cela (surement pas les pays du tiers-monde et donc quid de leur gouvernance à ce propos…), sans aucune assurance sur son utilisation impartiale.

Cette dernière réflexion ouvre d’ailleurs la voie à des réflexions bien plus importantes sur les conséquences de la mise en application de ces technologies.

Si nous sommes déjà incapables de nous accorder au niveau international sur la gouvernance des politiques visant à contrecarrer le RCA, comment pouvons-nous prétendre qu’une gouvernance mondiale juste et équitable verra le jour sur ces technologies? Dans un monde où les multinationales prennent de plus en plus d’importance et où des super-puissances commencent à nouveau à se lancer dans une simili de guerre froide, le développement de ces technologies, qui permettraient déjà à petite échelle de déstabiliser complètement le climat d’un région, d’un pays ou d’un continent, peut à juste titre nous alarmer sur son utilisation potentielle en tant qu’arme climatique !

Par ailleurs, personne ne peut croire qu’avec ce genre de technologies, les pays riches ou multinationales retireront la mise en application de leur technologie si cela impacte grandement le climat des pays pauvres, tandis que cela préserve leurs intérêts !

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Il faut aussi rappeler que les principaux lobbyistes, investisseurs et communicants de la géo-ingénierie sont des multinationales de l’énergie, des climato-sceptiques ou des politiciens tournant autour de ces deux sphères ! Si les principaux pollueurs de la planète sont derrière la mise en avant de ces technologies, il y a de quoi largement douter de la pertinence de suivre cette voie !

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Ces technologies leur permettent d’ailleurs de doucement laisser penser à une part grandissante des politiciens, mais aussi de la population, que finalement nous pourrons toujours nous en sortir, que nous pouvons continuer notre mode de vie (avec des petits changements à la marge), diluant le sentiment d’urgence, renforçant le désir inavoué de préserver à tout prix notre mode de vie actuel et lui donnant même un sauf-conduit ! Adhérer ne serait-ce qu’un instant au développement de ces technologies c’est déjà abandonner le combat contre le réchauffement climatique, c’est déjà laisser le champ libre aux multinationales et autres pollueurs de ce monde de décider à notre place, de continuer leur politique de destruction de la nature, de nos vies et bientôt de manipulation du climat !

A celles et ceux qui pensent encore que la géo-ingénierie pourra nous sauver, que nous n’aurons donc pas à remettre en cause notre société de consommation et notre exploitation exponentielle de la planète, à celles et ceux qui pensent aussi qu’il vaut mieux la géo-ingénierie que le pire des scénarios possible, ce qui en réalité nous poussera à la fuite en avant et à aller justement vers le pire des scénarios possibles, à celles et ceux qui pensent que nous n’aurons ainsi pas à devoir nous mobiliser dans la rue pour opposer un vrai rapport de force avec les gouvernements et multinationales, et ce pour changer radicalement, et sur le monde entier, nos sociétés. A ces personnes qui préfèrent le déni à la réalité, difficile oui, mais présente, réfléchissez bien au fait que vous vous rendez complices de la destruction de notre espèce et de celle du reste du vivant, que pour préserver un certain présent (a-t-il encore du sens d’ailleurs?), vous permettez l’assassinat de notre futur ! Et nous sommes des milliards à qui vous imposez ce choix du suicide collectif, notamment aux population du « Tiers-monde » et aux peuples premiers !

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« Ah, je vois cet article, c’est pour le retour à la bougie… »

Et bien si il faut choisir, je préfère la bougie, elle ne tue pas massivement elle, elle ne nous mènera pas au suicide collectif qui nous attend si nous ne nous opposons pas rapidement au développement de la géo-ingénierie et des autres mythes « modernes » !

Gros coup de gueule mais je pense qu’il est temps qu’on arrête d’être dans cette posture de puissance face à la nature, qu’on accepte nos limites ainsi que celle du vivant (auquel nous sommes d’ailleurs étroitement liés) et qu’on avance collectivement vers un autre modèle de société au lieu d’espérer qu’un nouveau gadget technologique nous sauvera à la dernière minute !

Yoann, du blog docuclimat

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Pour en savoir plus sur le sujet :

https://docuclimat.wordpress.com/2016/12/03/documentaire-les-apprentis-sorciers-du-climat/

https://docuclimat.wordpress.com/2017/01/07/documentaire-la-fausse-promesse-dune-energie-propre-en-streaming/

Climat, Le spectre de la géo-ingénierie hante l’accord de Paris

http://www.bastamag.net/Geo-ingenierie-scientifiques

http://ethique-tic.fr/2014/sujets/geo-ingenierie-les-nouveaux-apprentis-sorciers-au-chevet-du-climat/

Apprentis sorciers du climat. Raisons et déraisons de la géo-ingénierie de Clive Hamilton

Tout peut changer: Capitalisme et changement climatique de Naomi Klein

Pour aller plus loin :

https://docuclimat.wordpress.com/2016/12/18/documentaire-derniere-alerte-40-ans-apres-les-limites-de-la-croissance-rapport-meadows-du-club-de-rome/

https://docuclimat.wordpress.com/2016/12/21/documentaire-danimation-sans-lendemain/

Extractivisme, Exploitation inudstrielle de la nature : logiques, conséquences, résistances De Anna Bednik

https://docuclimat.wordpress.com/2016/12/03/documentaire-climat-le-grand-bluff-des-multinationales/

https://docuclimat.wordpress.com/2016/12/28/videos-sur-les-climato-sceptiques-ou-a-qui-profite-le-doute-sur-le-rechauffement-climatique/

http://partage-le.com/2016/12/reflexions-sur-notre-situation-ecologique-planetaire-en-cette-fin-dannee-2016-debut-2017/

Un commentaire

  1. On parle maintenant d’utiliser du carbonate de calcium et non pas du SO2 qui causerait évidemment des pluies acides.
    Le carbonate de calcium est un anti-acide, ce dont la terre et les océans ont vraiment besoin ; mais ce ne sera assez pour régler le grave problème de l’acidification des océans.
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2016-12-12/scientists-want-to-give-the-atmosphere-an-antacid-to-relieve-climate-change

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